L’analyse n’est-elle pas réservée à une sorte d’élite intellectuelle ?

Ne faut-il pas être intelligent, avoir une réelle créativité, une certaine culture pour accéder à ce type de thérapie ? D’ailleurs lorsque qu’on lit des récits d’analyse, je note que les personnes interrogées sont toutes issues d’un milieu plutôt « intello » (journaliste, médecin, énarque, inspecteur des impôts…), peu de manœuvres, ouvrières d’usine ou de maçons !

La question présuppose que le genre d’activité qu’on peut s’attendre à pratiquer durant une analyse, serait d’ordre intellectuelle. Il est vrai que la lecture de la plupart des livres publiés par les psychanalystes, ouvrages en général relativement incompréhensibles, laisse penser qu’il en va de même pour les séances de psychanalyse, qu’y participer demande à tout le moins une capacité de compréhension hors du commun. Ce point de vue est tout à fait erroné, de même qu’il est faux d’affirmer que la patientèle des cabinets d’analyste se limite à une certaine catégorie sociale de la population (Je fais partie des ces analystes qui travaillent « en milieu rural », et j’accueille aussi bien des éleveurs que des enseignants, et, du point de vue psychanalytique en tous cas, ils ne sont pas mieux lotis les uns que les autres, ou pas moins capables de se confronter au processus analytique).

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Serrer la main à son patient?

Y a t-il un quelque chose de pervers, dans le fait que le psychanalyste ne serre pas la main à son patient?

Pour cette question, comme pour bien d’autres, la première invitation est celle d’en parler – justement -à son psychanalyste. Vous êtes étonnée, interloquée, fâchée… Pourquoi avant tout ne pas lui poser la question et lui dire ce qui vous vient à l’esprit à ce propos ?

Mais rassurez-vous, je ne veux pas, à mon tour, ici, vous refuser une main et vous renvoyer la question.

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Les rêves sont – ils a écrire entre les séances ?

Le rêve est une formation de l’inconscient comme le lapsus, l’acte manqué ou le symptôme. A ce titre de formation de l’inconscient il va être déchiffrable dans le travail analytique. La cure analytique permet de diminuer la souffrance, lever le symptôme et dépasser l’angoisse. Elle s’effectue avec l’aide de l’analyste dont le désir vise à déchiffrer la modalité de jouissance de l’inconscient de son analysant.

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La psychanalyse permet-elle de réaliser ses désirs ?

Je suis très majoritairement attiré par les femmes mais ai de temps à autres des pulsions homosexuelles. Après quelques expériences, j’ai fait le choix il y a 4 ans de ne pas succomber à ce désir, bien qu’il réapparaisse de temps à autre, pour ne pas avoir à mentir à ma femme. Je m’interroge parfois sur la justesse de ce choix. Ma question est : Peut-on vivre une relation “saine” avec son conjoint sans pour autant lui révéler sa bisexualité ? Au fond la question plus générale est peut être : Doit-on absolument réaliser ses désirs ?
 
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Quelle est la place de la sexualité dans la psychanalyse ?

Répondre à cette question engage à vrai dire toute une conception de la psychanalyse, en théorie autant qu’en pratique, car elle touche à son aspect majeur, on pourrait même dire à son invention. Freud a en effet pu dire, à certain moment, qu’il n’avait eu, finalement, qu’une seule idée pour guide de sa création de la psychanalyse, c’est celle du sexuel infantile. Mais qu’entendait-il par là ?
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Mon psychanalyste veut-il mon bien ?

J’ai rencontré la question sous des formulations diverses au cours de séances de psychanalyses. Avec pertinence. Les analysants ont bien des motifs de se poser cette question. Au mot bien est attaché des connotations différentes : le bien-être, l’argent, l’amour, … L’analyste me veut-il quelque chose, que me veut-il, veut-il mon argent, veut-il mon amour, me veut-il sexuellement, veut-il mon bien-être et pourquoi alors ? Entre autres. Ces questions concernent le désir et la jouissance de l’autre.

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Lettre ouverte concernant l’autisme

Lettre ouverte aux parents d’enfants d’adolescents et d’adultes autistes, a leurs professionnels educateurs pedagogues et soignants

Depuis plusieurs années, quelques rares parents d’enfants autistes règnent dans le monde des associations de parents d’enfants autistes par la terreur, les dénonciations, les calomnies ad hominem et la manipulation médiatique. Jusqu’à présent, nous étions un certain nombre de professionnels de la pédopsychiatrie à y voir le signe d’une souffrance telle qu’en vivent tous les parents dont un enfant est touché par une maladie, un handicap ou une difficulté majeure qui met en jeu son présent et son avenir. Entre-temps, les pratiques et les prises en charge éducatives, pédagogiques et thérapeutiques ont progressé quelquefois de manière notable, notamment en ce qui concerne les neurosciences, mais aussi les techniques éducatives et les psychothérapies intensives.

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Lettre ouverte concernant l’autisme

Lettre ouverte aux parents d’enfants d’adolescents et d’adultes autistes, à leurs professionnels éducateurs pédagogues et soignants
Depuis plusieurs années, quelques rares parents d’enfants autistes règnent dans le monde des associations de parents d’enfants autistes par la terreur, les dénonciations, les calomnies ad hominem et la manipulation médiatique. Jusqu’à présent, nous étions un certain nombre de professionnels de la pédopsychiatrie à y voir le signe d’une souffrance telle qu’en vivent tous les parents dont un enfant est touché par une maladie, un handicap ou une difficulté majeure qui met en jeu son présent et son avenir. Entre-temps, les pratiques et les prises en charge éducatives, pédagogiques et thérapeutiques ont progressé quelquefois de manière notable, notamment en ce qui concerne les neurosciences, mais aussi les techniques éducatives et les psychothérapies intensives.
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Petite étude monographique : « Pervert », un tableau de Cyrus Pahlavi

Lorsque la psychanalyse se prend d’un intérêt pour une œuvre d’art, la première question qui vient logiquement à l’esprit concerne la légitimité de cette démarche, et probablement son audace, laquelle consiste à prendre pour cible ou pour objet un élément d’un domaine qui lui est a priori totalement étranger. Point d’impérialisme analytique. Toute production artistique procède, nolens volens, d’une opération où intervient la dimension psychique, souvent inconsciente, de l’auteur. Le père de la psychanalyse entretenait, on le sait, une préférence pour la sculpture qu’il assimilait à l’introspection psychanalytique à travers le per via di levare, le fait d’ôter le trop plein de la matière brute pour faire apparaître le corps du sujet et le laisser advenir dans son authenticité. La peinture correspondait davantage, selon lui, au per via di porre qui ajoute au lieu de retrancher et décrit un mode d’intervention suggestive dans la relation thérapeutique.

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De femmes en femmes

Une femme qui dort seule dort avec le diable…(proverbe abyssin cité par E.Jones)

Une femme, des femmes, la Femme…Marie Chantal la peint inexorablement, inlassablement. Comme un éternel retour, une expression compulsive, une force impossible à maîtriser. On ne sait plus très bien qui de l’artiste ou de la femme devient la chose de l’autre, qui, de la toile ou de l’observateur, se plaît à jouir de la possession de l’autre.

Possédée, Marie Chantal l’est certainement. Il suffit pour s’en convaincre de balayer son regard sur la trentaine de portraits de femmes, toutes plus fatales, plus castratrices, plus félines les unes que les autres. Cette sensualité portée à son paroxysme les rend à la fois effrayantes et excitantes. Qui se prive de souffrance ne peut accéder à la jouissance. Un rêve ou un cauchemar selon le désir de l’autre, de celui ou de celle qui se laisse prendre dans leurs rets.

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Comprendre la gestation pour autrui

Les lois bioéthiques de nombreux pays ont eu à décider s’il était admissible, au regard des valeurs de leur société, qu’une femme décide d’apporter son aide à une autre femme qui, pour des raisons d’ordre médical, ne pouvait porter d’enfant. Dans le scénario moderne de gestation pour autrui (GPA) dont il est question depuis la fécondation in vitro : une femme, elle même mère de ses propres enfants, décide de porter, pour un couple qu’elle a choisi des embryons qui lui sont étrangers, tant à elle qu’à son compagnon. Une seconde mère assure ainsi dans le cadre de ce protocole de médical la seule gestation du bébé, et ce pour un couple de parents d’intention qui sont le plus souvent également les parents génétiques, l’embryon ayant été conçu avec leurs gamètes. Ce protocole de « maternité partagée » pose deux questions majeures, l’une psychologique et éthique, l’autre juridique.

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Il ne faut pas empêcher la vérité de sortir de la bouche des enfants !

Ce texte est rédigé par les Dr Sylvain Gross et Dr Jean-Pierre Lebrun pour le bureau du groupe POPP (psychiatres d’orientation psychodynamique et psychanalytique) dans le cadre de l’Appel des praticiens de l’écoute contre la bio-domestication de l’humain (Meeting à Bruxelles le 14 juin 2008 )

Depuis quelques années, nous assistons au passage subrepticement organisé mais de plus en plus évident, d’une pratique psy-médico-sociale centrée sur le malaise du sujet à une pratique gestionnaire centrée sur le contrôle de ses actes, conduites et comportements.

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Le psychanalyste face au « manque » de l’héroïnomane

Lorsqu’un héroïnomane se présente dans un centre de soins spécialisés aux toxicomanes, il verbalise le souhait d’être protégé de la douleur du « manque » qu’il éprouve en cas d’arrêt ou d’insuffisance de sa consommation de substances opiacées. Certes, la mise en place d’une cure de sevrage en milieu hospitalier ou d’un traitement de substitution apporte une réponse efficace à l’aspect physiologique du syndrome de sevrage, mais la répétition à plus ou moins long terme du comportement addictif montre qu’une douleur en cache ici une autre, que celle du corps masque et exhibe, tour à tour ou de façon simultanée, celle de l’esprit et que cette dernière requiert, quant à elle, une réponse psychologique : c’est à cet endroit que la psychanalyse peut s’en mêler !

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La France a des haines

Le recours a des tests ADN afin de fournir la preuve de liens familiaux se retrouve aujourd’hui au cœur d’un vif débat de société. Aujourd’hui, selon une étude de l’université de Nijmegen aux Pays-Bas sept pays de l’UE (Autriche, Belgique, Finlande, Lituanie, Pays-Bas, Suède et Royaume-Uni) mentionnent dans leur législation la possibilité de recourir à des tests ADN en cas d’absence de documents. La Commission européenne en rajoute dans ce sens établissant que la France ne violerait aucune règle européenne en procédant à des tests ADN pour contrôler le regroupement familial, pratique déjà utilisée dans d’autres pays de l’UE. Ainsi une lecture toute formelle de la loi ne peut faire obstacle à cette mesure.

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“Papa, je vais le dire à maman”, ou la destitution des pères

Cet article est initialement paru dans La Libre le 10 octobre 2007

Affiches massives le long des autoroutes, spot publicitaire à la Une, oui, le ton est donné, on officialise l’autorité enfantine : "Papa, mets ta ceinture ou je vais le dire à maman." Fini pour l’enfance ce temps joyeux et insouciant où l’on préconisait aux parents d’être les guides de la génération montante. Force est de constater que le rôle des générations s’y retrouve raboté, voire même inversé.

Dorénavant institutionnalisé responsable young passenger, l’enfant, qui, depuis les années septante, avait acquis pas à pas le grade d’Enfant Roi, se voit adouber du devoir d’être un Enfant Chef. C’est à lui qu’incombe dorénavant une part de responsabilité de la sécurité routière. Et pas question d’y échapper, c’est écrit en toutes lettres.

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A propos des décapitations

[ Propos recueillis par Sara Daniel pour L'Obs | 02/02/2015 ] Quelle réflexion vous inspire la barbarie de la méthode employée par les terroristes de « l’Organisation de l’Etat islamique » pour exécuter leurs ennemis : la décapitation ?   Les barbares de Daech ne...

Sur le concept d’histoire

I On connaît l’histoire de cet automate qui, dans une partie d’échecs, était censé pouvoir trouver à chaque coup de son adversaire la parade qui lui assurait la victoire. Une marionnette en costume turc, narghilé à la bouche, était assise devant une grande table, sur...

Une torture de l’âme

[ L'Hebdo | 19/01/2015 ] L’enfant à qui l’on fait du mal se met à faire mal, tant à lui-même qu’à ses proches. S’il perçoit qu’il n’est ni aimé ni désiré, il se sent en surplus. Non sans juste mobile, il tombe malade, criminalise ses actes, voire se donne la mort ou...