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Jung | Deirdre Bair
Deirdre Bair, « Jung », Coll. « Grandes biographies », Editions Flammarion, 2008, 1312 p., 39 euros.
Si l’histoire -et les historiens- de la psychanalyse les opposent résolument, un point commun réunit cependant Sigmund Freud et Carl Gustav Jung : la difficulté d’écrire leur biographie. En dépit du travail considérable d’Ernest Jones, le fondateur viennois de la psychanalyse se plaisait à expliquer à son proche entourage qu’il ne « faciliterait pas la tâche de ses biographes ». Entre les lettres et les documents brûlés volontairement dès le commencement de sa vie professionnelle et les autres correspondances qui devront attendre le siècle prochain pour être accessibles au public, Freud -et ses descendants- pavèrent en quelque sorte la voie à Carl Gustav Jung. Ce dernier rejeta en effet plusieurs propositions destinées à rendre compte de son œuvre. Personne n’était capable, selon lui, de produire cette « synthèse psychologique » reposant sur des « connaissances égales aux siennes » en psychologie primitive, en mythologie, en histoire, en parapsychologie et en sciences. Il convient donc de saluer l’immense travail accompli par Deirdre Bair, ancienne Professeur aux Universités Yale et Columbia, pour sa minutieuse étude biographique -plus de mille pages !- sur la vie et les travaux de « Jung ». Parue aux éditions Flammarion, cette recherche s’impose non seulement en raison de son caractère fouillé mais également parce qu’elle a su, sans jamais les perdre complètement de vue, quitter les rivages balisés et reconnus du freudisme pour s’imprégner de l’univers plus ésotérique du psychiatre suisse.
Le formatage affinitaire
Ce n’est un secret pour personne que la rédaction de nombreux journaux – papiers ou audiovisuels – choisissent leurs sujets en fonction des attentes des usagers. La « une » doit retenir l’attention du plus grand nombre possible de personnes, et elle le fait d’autant mieux qu’elle correspond aux attentes d’une majorité de consommateurs. L’omniprésence de la vie privée du Chef de l’Etat français dans les médias s’expliquerait ainsi, paraît-il, par une forte attente de la majorité du public. On peut bien sûr s’interroger sur le problème de savoir si le rôle de l’information est bien de proposer ce qu’une majorité de gens attendent. Mais la question va plus loin : en éveillant la curiosité du public par des titres accrocheurs – et souvent mensonger – et en le tenant en haleine sur des faits très secondaires, ces médias entretiennent évidemment la tendance qu’ils prétendent suivre, voire la suscite chez des personnes qui, sans cela, n’auraient pas songé à s’en préoccuper. Cette propension des médias à alimenter la restriction des intérêts de chacun est malheureusement sur le point de trouver un allié de choix dans ce qu’on appelle l’Internet et le mobile « affinitaires ». Bientôt, les ordinateurs embarqués dans nos machines quotidiennes apprendront à repérer les sujets qui nous intéressent… afin de nous les proposer en priorité. Le risque est évidemment que ceux qui n’aiment que les concours canins et les matchs de foot finissent par croire que le monde s’y réduit… tout au moins jusqu’à ce qu’un événement d’une gravité extrême ne leur rappelle que la réalité ne se laisse pas oublier si facilement !
La télé comme un livre d’images
Nous croyons parfois que quand il y a un écran allumé chez nous, il est fait pour être regardé. C’est une erreur. Quand un écran est allumé, il n’est pas fait pour être regardé, mais pour être commenté. C’est toute la différence entre la télé et le cinéma.
Au cinéma, les gens ont payé leur place. S’il vous prend l’idée de commenter l’action au fur et à mesure avec votre bambin à côté de vous, les autres spectateurs vont évidemment vous demander de vous taire en vous disant qu’ils ont le droit de regarder le film sans être dérangés. En revanche, même si un adulte ne regarde la télévision qu’un quart d’heure par jour avec son enfant, il est très important que pendant ce laps de temps, il adopte une attitude active. Il doit donner son jugement sur les images, et inviter l’enfant à faire de même, afin que celles-ci deviennent un support d’échanges et non pas de fascination.
En fait, le modèle que nous devons apprendre à développer vis-à-vis des écrans est celui d’un livre d’images. Lorsqu’un parent ouvre un livre d’images avec un enfant, ce n’est pas pour se contenter de le regarder en silence. Mon fils, il y a très longtemps, me disait : « Papa, fais la parole ! ». Le tout-petit attend du parent qu’il mette sur les images des mots qui lui sont directement destinés, qui sont des mots qu’il est capable de comprendre et qui l’introduisent à une relation médiatisée par les écrans. Nous devons apprendre à regarder tous les écrans domestiques qui nous entourent comme on feuillette un livre d’images ou comme on va voir une exposition de photos avec des amis, c’est-à-dire comme un support de communication.
Le psychanalyste face au « manque » de l’héroïnomane
Lorsqu’un héroïnomane se présente dans un centre de soins spécialisés aux toxicomanes, il verbalise le souhait d’être protégé de la douleur du « manque » qu’il éprouve en cas d’arrêt ou d’insuffisance de sa consommation de substances opiacées. Certes, la mise en place d’une cure de sevrage en milieu hospitalier ou d’un traitement de substitution apporte une réponse efficace à l’aspect physiologique du syndrome de sevrage, mais la répétition à plus ou moins long terme du comportement addictif montre qu’une douleur en cache ici une autre, que celle du corps masque et exhibe, tour à tour ou de façon simultanée, celle de l’esprit et que cette dernière requiert, quant à elle, une réponse psychologique : c’est à cet endroit que la psychanalyse peut s’en mêler !
Le Roi nous dit qu’il n’est pas nécessaire d’être un héros ou un saint pour tenir sa place – Entretien avec Vincent Magos
Emmanuelle Jowa s’entretient avec Vincent Magos pour Paris Match (10-04-2008)
[Contexte : " La fille présumée du Roi Albert II raconte son passé et ses souffrances dans un livre choc"]
Que connaissez-vous du "cas" Delphine Boël ?
Pas grand chose et, il faut vous dire d’emblée que le terme de « cas » pose bien la question. C’est un terme que les psychanalystes n’utilisent jamais, notamment car il n’y a pas moyen de réduire la complexité d’une personne à un cas. De même l’histoire d’une personne, Delphine Boël ici, ne permet pas de dégager des considérations qui seraient valables pour quelqu’un d’autre.
Quelle est la place de la sexualité dans la psychanalyse ?
Les biscuits de papier sont tellement plus beaux !
Si un bébé voit une magnifique publicité pour des biscuits qu’il connaît, il risque d’essayer de les prendre avec sa petite main sur la page de papier glacé. C’est bien sûr la preuve qu’il ne fait pas encore bien la distinction entre les biscuits réels et l’image des biscuits. Il est tentant de rire de la naïveté de l’enfant, mais ce serait une erreur parce que même tout petit, celui-ci est extrêmement sensible aux manifestations d’ironie qu’il perçoit chez ses parents. En revanche, ceux-ci peuvent efficacement accompagner leur enfant dans sa découverte de la différence essentielle entre le monde de la réalité et celui des images, en lui disant par exemple : « Regarde, c’est une image, on n’utilise pas une image de la même manière qu’un objet réel, on ne mange pas les images, même si elles représentent des choses à manger, etc. »
Mais l’image n’est pas qu’une pâle imitation de la réalité dont nous devrions apprendre à nous méfier. Elle a aussi le pouvoir de provoquer des émotions agréables ! Une image peut donner envie de manger ce qu’il y a dessus, c’est vrai, mais elle peut aussi rendre heureux. L’enfant est rassuré que ses parents reconnaissent le pouvoir qu’ont les images de donner des émotions et des sensations plaisantes. Cela l’invite non seulement à savoir reconnaître les pouvoirs des images – ce qui lui sera plus tard essentiel pour ne pas être dupes – mais à les considérer comme des supports de communication, notamment familiale. Les images, c’est ce dont on parle !
Dany Boon contre Aldo Naouri
Elles | Jean-Bertrand Pontalis
"Elles", Jean-Bertrand Pontalis, Paris, Gallimard, 2007, 208 pages, 15€
Après "Le Dormeur éveillé" (Mercure de France 2004) et "Frère du précédent" (Gallimard, 2006), J.-B. Pontalis poursuit sa quête de l’intime.
L’interrogation de Freud sur la femme se trouve aux origines de la théorie psychanalytique : mais que veulent donc les hystériques ? Cette interrogation s’est perpétuée comme en écho jusqu’à la fin de son œuvre avec la fameuse expression du « continent noir » de la sexualité féminine, marquant sans doute à tort le questionnement freudien du sceau de l’indicible et le condamnant au ratage. On peut lire dans le dernier ouvrage de Pontalis une volonté de rouvrir le questionnement freudien, en se plaçant non plus du côté de l’expérience analytique, mais résolument du côté de l’expérience amoureuse. C’est une position courageuse et hétérodoxe.