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Sex in the screen

Un spectacle de télévision, quel qu’il soit, propose des modèles. C’est la conclusion à laquelle sont arrivés les premiers travaux menés sur la télévision, aux USA(1) et en Angleterre(2) , à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Hilde Himmelweit et ses collègues, à l’origine de l’étude anglaise, notent par exemple que la télévision exerce « une influence considérable sur la conception que les enfants se font du travail, de la réussite sociale ».

En fait, les enfants qui possèdent le langage mémorisent des enchaînements qui constituent les unités de base de leur développement cognitif et de leur mémoire autobiographique . Il peut s’agir d’événements qu’ils ont réellement vécus, ou d’événements qu’ils ont vus représentés dans un dessin animé ou un film. Par exemple, le déroulement d’un anniversaire implique d’accueillir les invités, d’ouvrir les cadeaux de chanter « joyeux anniversaire », de souffler les bougies, de couper le gâteau et de le manger. Mais il peut s’agir aussi d’une séquence événementielle vue dans un film : par exemple, sourire à quelqu’un qui vous a insulté, puis l’attaquer aussitôt qu’il a le dos tourné. Ces séquences présentent un danger d’autant plus grand d’être constituées en référence qu’elles sont vues par un jeune enfant en train de constituer ses premières unités cognitives et émotionnelles de base. Plusieurs études ont approfondi cet aspect de l’influence télévisuelle. Contentons-nous d’un seul exemple, le plus récent à notre connaissance(3) . Parmi tous les enfants qui regardent beaucoup les dessins animés, les garçons présentent un risque élevé de devenir violents à l’adolescence, alors que ce risque n’existe pas chez les filles. En fait, la raison de cette différence se trouve dans les programmes eux-mêmes. La plupart des dessins animés pour enfants exaltent l’hyper puissance des héros masculins tandis que les héroïnes sont souvent réduites à de super fées, quand ce n’est pas à de simples figurantes rimelisées. Les garçons qui regardent ces séries sont invités à s’identifier à des personnages invincibles et ont, du coup, tendance à recourir à la violence plus facilement puisqu’ils se rêvent invulnérables. En revanche, les filles invitées à s’identifier à des poupées ne courent pas le même risque. Bien sûr, ces programmes ont forcément des effets sur elles aussi, mais ils n’ont fait, à ma connaissance, l’objet d’aucune étude…

1. Schram W., Lyle J. et Parker E.B., Television in the lives of our Children, Stanford University Press, 1961.

2. Himmelweit H., Oppenheim A.N. et Vince P., Television and the Child: and Empirical Study of the Effect of Television on the Young, London School of Economics and Political Science, 1958.

3. Nelson, K. and Greundel, J.M. (1981), Generalized event representations : Basic building bloks of cognitive development, in M.E. Lamb and A.L. Brown (Eds), Advances in development psychology, Vol.1, Hillesdale, NJ, Erlbaum.

La psychanalyse permet-elle de réaliser ses désirs ?

Je suis très majoritairement attiré par les femmes mais ai de temps à autres des pulsions homosexuelles. Après quelques expériences, j’ai fait le choix il y a 4 ans de ne pas succomber à ce désir, bien qu’il réapparaisse de temps à autre, pour ne pas avoir à mentir à ma femme. Je m’interroge parfois sur la justesse de ce choix. Ma question est : Peut-on vivre une relation « saine » avec son conjoint sans pour autant lui révéler sa bisexualité ? Au fond la question plus générale est peut être : Doit-on absolument réaliser ses désirs ?
 

Soigner avec les jeux video

Un récent article du Journal Le Monde(1)  évoquait la création d’une « clinique du virtuel » « pour soigner les enfants en difficulté ». Le style affirmatif du titre ne laissait planer aucun doute sur la légitimité du projet, tandis que la question de savoir qui le finançait n’était même pas évoquée. Pourtant, l’entreprise pose bien des questions.

Le pouvoir du présentateur télévisé

Le visage du présentateur qui regarde chaque téléspectateur dans les yeux a le pouvoir de réveiller chez lui un souvenir enfoui, mais prompt à être réactivé : celui du visage(1) qui lui signifiait, par ses mimiques et ses intonations, quand il était enfant, la valeur affective à accorder à chaque événement nouveau. A cette époque, lorsque surgissait un imprévu, une mimique souriante et une voix détendue signifiaient à l’enfant qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Au contraire, un léger froncement de sourcil et une voix un peu plus forte alertaient sur un danger possible.

Nous avons tous oublié ce premier visage-, mais la vue en gros plan du présentateur télévisé en réactive la mémoire. C’est que, aujourd’hui comme jadis, un monde incompréhensible insécurise, voire paralyse. Nous avons non seulement besoin de connaître ce qui arrive, mais aussi de savoir si nous devons nous en réjouir ou nous en inquiéter. Alors le présentateur paraît…. Tel est son pouvoir, que bien des politiques lui envient et qui le rend si redoutable. Les figures rondes des dessins animés pour enfants, qui leur parlent les yeux dans les yeux avec des mimiques fortement expressives, en sont les précurseurs. Comme eux, les présentateurs télévisés qui évitent de dire trop nettement « ce qu’il faut penser », font largement comprendre, par leurs mimiques et leurs intonations, ce qu’il faut « éprouver ». Et c’est finalement la même chose.

(1) Celui de notre mère, le plus souvent, mais ce pouvait tout aussi bien être celui d’un père, d’une sœur plus âgée ou d’un grand-parent

 

Jung | Deirdre Bair

Deirdre Bair, « Jung », Coll. « Grandes biographies », Editions Flammarion, 2008, 1312 p., 39 euros.

Si l’histoire -et les historiens- de la psychanalyse les opposent résolument, un point commun réunit cependant Sigmund Freud et Carl Gustav Jung : la difficulté d’écrire leur biographie. En dépit du travail considérable d’Ernest Jones, le fondateur viennois de la psychanalyse se plaisait à expliquer à son proche entourage qu’il ne « faciliterait pas la tâche de ses biographes ». Entre les lettres et les documents brûlés volontairement dès le commencement de sa vie professionnelle et les autres correspondances qui devront attendre le siècle prochain pour être accessibles au public, Freud -et ses descendants- pavèrent en quelque sorte la voie à Carl Gustav Jung. Ce dernier rejeta en effet plusieurs propositions destinées à rendre compte de son œuvre. Personne n’était capable, selon lui, de produire cette « synthèse psychologique » reposant sur des « connaissances égales aux siennes » en psychologie primitive, en mythologie, en histoire, en parapsychologie et en sciences. Il convient donc de saluer l’immense travail accompli par Deirdre Bair, ancienne Professeur aux Universités Yale et Columbia, pour sa minutieuse étude biographique -plus de mille pages !- sur la vie et les travaux de « Jung ». Parue aux éditions Flammarion, cette recherche s’impose non seulement en raison de son caractère fouillé mais également parce qu’elle a su, sans jamais les perdre complètement de vue, quitter les rivages balisés et reconnus du freudisme pour s’imprégner de l’univers plus ésotérique du psychiatre suisse. 

Le formatage affinitaire

Ce n’est un secret pour personne que la rédaction de nombreux journaux – papiers ou audiovisuels – choisissent leurs sujets en fonction des attentes des usagers. La « une » doit retenir l’attention du plus grand nombre possible de personnes, et elle le fait d’autant mieux qu’elle correspond aux attentes d’une majorité de consommateurs. L’omniprésence de la vie privée du Chef de l’Etat français dans les médias s’expliquerait ainsi, paraît-il, par une forte attente de la majorité du public. On peut bien sûr s’interroger sur le problème de savoir si le rôle de l’information est bien de proposer ce qu’une majorité de gens attendent. Mais la question va plus loin : en éveillant la curiosité du public par des titres accrocheurs – et souvent mensonger – et en le tenant en haleine sur des faits très secondaires, ces médias entretiennent évidemment la tendance qu’ils prétendent suivre, voire la suscite chez des personnes qui, sans cela, n’auraient pas songé à s’en préoccuper. Cette propension des médias à alimenter la restriction des intérêts de chacun est malheureusement sur le point de trouver un allié de choix dans ce qu’on appelle l’Internet et le mobile « affinitaires ». Bientôt, les ordinateurs embarqués dans nos machines quotidiennes apprendront à repérer les sujets qui nous intéressent… afin de nous les proposer en priorité. Le risque est évidemment que ceux qui n’aiment que les concours canins et les matchs de foot finissent par croire que le monde s’y réduit… tout au moins jusqu’à ce qu’un événement d’une gravité extrême ne leur rappelle que la réalité ne se laisse pas oublier si facilement !

La télé comme un livre d’images

Nous croyons parfois que quand il y a un écran allumé chez nous, il est fait pour être regardé. C’est une erreur. Quand un écran est allumé, il n’est pas fait pour être regardé, mais pour être commenté. C’est toute la différence entre la télé et le cinéma.
Au cinéma, les gens ont payé leur place. S’il vous prend l’idée de commenter l’action au fur et à mesure avec votre bambin à côté de vous, les autres spectateurs vont évidemment vous demander de vous taire en vous disant qu’ils ont le droit de regarder le film sans être dérangés. En revanche, même si un adulte ne regarde la télévision qu’un quart d’heure par jour avec son enfant, il est très important que pendant ce laps de temps, il adopte une attitude active. Il doit donner son jugement sur les images, et inviter l’enfant à faire de même, afin que celles-ci deviennent un support d’échanges et non pas de fascination.
En fait, le modèle que nous devons apprendre à développer vis-à-vis des écrans est celui d’un livre d’images. Lorsqu’un parent ouvre un livre d’images avec un enfant, ce n’est pas pour se contenter de le regarder en silence. Mon fils, il y a très longtemps, me disait : « Papa, fais la parole ! ». Le tout-petit attend du parent qu’il mette sur les images des mots qui lui sont directement destinés, qui sont des mots qu’il est capable de comprendre et qui l’introduisent à une relation médiatisée par les écrans. Nous devons apprendre à regarder tous les écrans domestiques qui nous entourent comme on feuillette un livre d’images ou comme on va voir une exposition de photos avec des amis, c’est-à-dire comme un support de communication.

Le psychanalyste face au « manque » de l’héroïnomane

Lorsqu’un héroïnomane se présente dans un centre de soins spécialisés aux toxicomanes, il verbalise le souhait d’être protégé de la douleur du « manque » qu’il éprouve en cas d’arrêt ou d’insuffisance de sa consommation de substances opiacées. Certes, la mise en place d’une cure de sevrage en milieu hospitalier ou d’un traitement de substitution apporte une réponse efficace à l’aspect physiologique du syndrome de sevrage, mais la répétition à plus ou moins long terme du comportement addictif montre qu’une douleur en cache ici une autre, que celle du corps masque et exhibe, tour à tour ou de façon simultanée, celle de l’esprit et que cette dernière requiert, quant à elle, une réponse psychologique : c’est à cet endroit que la psychanalyse peut s’en mêler !

Le Roi nous dit qu’il n’est pas nécessaire d’être un héros ou un saint pour tenir sa place – Entretien avec Vincent Magos

Emmanuelle Jowa s’entretient avec Vincent Magos pour Paris Match (10-04-2008)

[Contexte : " La fille présumée du Roi Albert II raconte son passé et ses souffrances dans un livre choc"]

Que connaissez-vous du "cas" Delphine Boël ?

Pas grand chose et, il faut vous dire d’emblée que le terme de « cas » pose bien la question. C’est un terme que les psychanalystes n’utilisent jamais, notamment car il n’y a pas moyen de réduire la complexité d’une personne à un cas. De même l’histoire d’une personne, Delphine Boël ici, ne permet pas de dégager des considérations qui seraient valables pour quelqu’un d’autre.

Quelle est la place de la sexualité dans la psychanalyse ?

Répondre à cette question engage à vrai dire toute une conception de la psychanalyse, en théorie autant qu’en pratique, car elle touche à son aspect majeur, on pourrait même dire à son invention. Freud a en effet pu dire, à certain moment, qu’il n’avait eu, finalement, qu’une seule idée pour guide de sa création de la psychanalyse, c’est celle du sexuel infantile. Mais qu’entendait-il par là ?