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Meetic, la fausse rencontre
Le site de rencontres en ligne Meetic a mené cet été une campagne publicitaire sur le thème : « Les règles du jeu ont changé ». Il voulait attirer l’attention sur le fait qu’avec ses services, tout serait plus facile. Rien n’est moins sûr. La rencontre amoureuse ne connaît peut-être pas les mêmes écueils, mais elle en connaît d’autres.
L’éveil amoureux passe souvent par un regard, un geste, une posture et c’est seulement ensuite qu’on commence à se parler. Et tout le temps qu’on se parle, la séduction continue à opérer par les regards, les gestes, les mimiques, les attitudes… Mais aujourd’hui, sur Meetic, des gens qui ne se voient pas se parlent pour essayer de savoir si cela vaut la peine de se rencontrer. C’est croire qu’il suffirait de questionner l’autre sur lui et de parler de soi pour se désirer et c’est évidemment un leurre.
La difficulté se révèle en général au moment de la rencontre. Comment la gérer quand les préliminaires sociaux n’ont engagé que le texte des paroles échangées et rien d’autre ? Comment oublier tout ce qui a été dit et se rendre soudain sensible à l’imprévu d’un regard, d’un sourire, d’un frisson ? Quand on a déjà échangé tant de choses sans jamais se caresser du regard et se frôler de la voix, par où continuer ? Les rituels traditionnels de la séduction donneraient l’impression de jouer à ceux qui ne se connaissent pas. Mais décider de passer à l’étape qui suit les préliminaires – celle de la rencontre sexuelle – ne pose pas moins de problème : les rituels préliminaires qui apprivoisent les corps et les encouragent à se faire confiance n’ont pas eu lieu. La rencontre sexuelle paraît l’aboutissement logique, mais en même temps elle est forcément redoutée. Il faudrait accepter de reprendre les choses dès le début.
Le premier site de rencontre en ligne qui saura proposer un mode d’emploi de la première rencontre « live » aura probablement un franc succès, tant la demande est grande… Et tant pis si les conseils donnés ne sont pas suivis d’effets !
Beautés et transfert | Annie Franck
Annie Franck, « Beautés et transfert », Coll. « Psychanalyse », Editions Hermann, 2007, 104 p., 16 euros.
Une rencontre « fusionnelle » entre psychanalyse et art.
Dans son ouvrage de 1900 sur le « rire », le philosophe Bergson accorde une place centrale à la création artistique et à l’expérience esthétique, moyens d’accéder, selon lui, à la vérité ultime de l’objet. La psychanalyste Annie Franck emprunterait-elle un chemin similaire dans son ouvrage « beautés et transfert » lorsqu’elle exprime, paraphrasant Malraux, sa volonté de « rechercher la région cruciale de l’âme » ?
Le déni de grossesse et la solitude des futures mères
Ce texte est paru dans l’humanité des débats le 1er septembre 2007 (propos recueillis par Antoine Aubert)
Le déni de grossesse est un processus grave et qui n’est pas récent. Il s’agit d’une non-prise de conscience de la réalité. Il y a une altération de la représentation de l’enfant : la femme se dit « je ne suis pas enceinte, il ne se passe rien ». Le phénomène peut parfois perdurer durant les neuf mois. Au moment de l’accouchement, la mère se trouve alors confrontée à une réalité qu’elle ne peut plus affronter. Elle va vouloir l’annuler. Il existe également un autre processus, appelé dénégation qui, pour sa part, prend en compte cette réalité. On se situe dans le « je sais mais je ne veux pas savoir ». Il n’y a pas cependant, là encore, de représentation de l’enfant. Dans les cas les plus dramatiques, on en arrive à l’infanticide.
Contrôle
Le psychanalyste doit-il se préoccuper de la réalité sociale ?
A la périphérie des grandes villes, sur mon territoire clinique, les pathologies sont criantes. Travail sous contrainte de temps, harcèlement, emploi précaire, déqualification, chômage sont le lot quotidien des patients de la consultation « souffrance et travail »…Là, entre ces murs, la situation sociale de mes patients ne peut être ignorée. Le réel entre en force dans le matériel clinique. Si le psychanalyste se préoccupe de la situation sociale de son patient, c’est qu’il s’agit bien d’avoir les moyens de continuer à penser.
La psychanalyse, l’air de rien | Jacqueline Légaut
Jacqueline Légaut, « La psychanalyse, l’air de rien », Editions Eres, 2007, 112 p. 8 euros.
Un petit opuscule éclairant sur la psychanalyse…sans avoir l’air d’y toucher !
S’il suffisait de s’allonger le soir venu sur son divan, un verre de scotch à la main, et se parler pour mieux se comprendre, il a y belle lurette que la psychanalyse n’existerait plus. Certains s’y sont essayés. Seulement voilà, après un laps de temps, satisfaisant pour les plus doués, « ça bute ». La psychanalyse consacre, pour le meilleur comme pour le pire, la place de l’autre. D’un Autre. D’où les séances avec un professionnel. D’où, également, les échanges de ce dernier avec des collègues. D’où enfin, un imprescriptible besoin d’écrire. C’est-à-dire de s’adresser là encore à un autre: un « je » qui écrit puis qui se lit, un lecteur potentiel ou un interlocuteur imaginaire avec lequel s’instaure un dialogue. La psychiatre et psychanalyste Jacqueline Légaut a choisi cette dernière option. Peu importe de savoir si Camille est un personnage fictif, un membre de sa famille ou une de ses patientes : un analyste réclame rarement à ses visiteurs la déclinaison immédiate de leur identité. Si le nom n’ajoute ou ne retranche « rien à l’affaire », les séances ultérieures se « chargeront » bien du sens à lui donner.
Le souvenir et le lien
Comme l’an dernier, j’irai bientôt passer quelques semaines dans un petit village italien. Des amis m’en vantaient les avantages depuis longtemps avec photos à l’appui, mais j’avais toujours hésité à m’y rendre. J’y pense aujourd’hui et, curieusement, les premières images qui me viennent à l’esprit sont celles que j’en avais imaginé quand mes amis m’en parlaient. Je les remplace évidemment bien vite par le souvenir des moments que j’y ai réellement vécus, mais ces images ne se laissent pas chasser si facilement. Elles reviennent toujours et se mêlent aux autres. En fait, j’ai trouvé l’endroit beaucoup plus attrayant que je ne l’avais imaginé quand mes amis m’en parlaient. Ils mettaient en avant ce qui correspondait à leurs attentes et à leurs désirs, et qui ne correspondaient pas forcément aux miens. Le problème est que je ne peux pas m’empêcher de continuer à imaginer ce lieu à travers leurs yeux. Il faudra sans doute que j’y retourne plusieurs fois pour chasser ces faux souvenirs.
Depuis Freud, nous nous sommes familiarisés avec l’idée qu’un événement désiré et imaginé peut être confondu avec le souvenir d’un événement réellement vécu. Nous sommes aujourd’hui obligés de faire un pas de plus : un événement qui nous est raconté à travers le prisme du désir d’un autre peut produire chez nous des représentations qu’il nous sera ensuite difficile de distinguer de celles que nous nous serons formées dans une situation semblable. Et cette source de confusion sera encore plus grande lorsque l’événement ne nous aura pas été seulement raconté, mais mis en scène sous nos yeux à travers des images. Autrement dit, nos souvenirs se nourrissent à trois sources : nos expériences réelles, nos fantasmes de désir et les représentations de nos proches. Ces trois sources ne sont pas juxtaposées, mais étroitement intriquées. C’est pourquoi nous pouvons prendre un fantasme de désir pour le souvenir d’un événement vécu, comme nous l’a montré Freud, mais aussi confondre le souvenir d’un autre avec un souvenir personnel. C’est un aspect, parmi d’autres, de la psychanalyse des liens. Elle est appelée, dans un avenir proche, à compléter celle que nous connaissons aujourd’hui.
« Bon, alors, nous n’allons pas l’interdire… »
Un externat médico éducatif de la banlieue ouest de Paris a eu l’idée de proposer aux jeunes de l’établissement d’écrire des textes et de les chanter à l’occasion de la fête de fin d’année. Le jour venu, le représentant du Maire fut invité comme à l’accoutumée. Les textes des diverses chansons écrites par les enfants lui furent remis, tout comme aux parents, afin qu’ils puissent en suivre les paroles. Il y en avait un intitulé « Le pouvoir des fleurs », mais aussi, du fait des élections présidentielles, un autre au titre moins attendu, « Les élections ». Les enfants de cette banlieue, nombreux à vivre dans des familles immigrées pauvres, y avaient évoqué la violence et la paix, mais aussi « la médecine à deux vitesses », « la difficulté d’avoir un toit » et « les lois qui ne changent pas, malgré l’énergie qu’on déploie ». En découvrant ce texte, le représentant du Maire alla immédiatement voir le directeur de l’établissement pour exprimer son désaccord. Il était convaincu que seuls les éducateurs avaient pu rédiger un tel texte et qu’il était une machine de guerre tournée contre l’équipe municipale. Il fallut lui expliquer que cette chanson écrite par les jeunes reflétait seulement leur état d’esprit au moment des élections présidentielles, et qu’elle ne concernait absolument pas les élections à venir. Sa réaction fut alors la suivante : « Bon, alors, nous n’allons pas l’interdire… ».
La morale de cette histoire est que certaines histoires se passent de toute morale…
Yves Leterme et les trois leçons d’un lapsus
Ce texte est paru dans Le Soir du 24 juillet 2007
Ce 21 juillet, jour de fête nationale, invité par un journaliste à chanter la Brabançonne, Yves Leterme, représentant des intérêts flamands et formateur du gouvernement, entonne l’hymne national français !
Le ludo éducatif expliqué aux parents
Les vacances arrivent, et avec elles, la liberté donnée aux enfants de passer plus de temps sur leurs jeux vidéo. Pour les plus petits, ce sera peut-être le ludo éducatif. Mais en quoi est-ce utile de vouloir mettre nos petits devant un ordinateur ? Rien ne s’apprend en effet ainsi qui ne puisse s’apprendre autrement. En outre, avant cinq ans, l’enfant a d’abord besoin de bras pour le tenir, de sourires partagés et de mots pour accompagner sa découverte du monde. A partir de cinq ans, en revanche, il existe deux bonnes raisons d’avoir recours au ludo éducatif.
Le première est d’intégrer l’activité jeux vidéo dans la vie de l’enfant en la cadrant d’emblée. Si les parents veulent pouvoir limiter plus tard l’usage des ordinateurs, ils doivent commencer à s’y employer très tôt.
Mais l’intérêt majeur du ludo éducatif est que les parents – et les grands parents – s’initient eux-mêmes à cette pratique. Ses principaux bénéficiaires, ce sont eux ! Ils découvrent comment utiliser une souris et un pointeur, déplacer un personnage, chercher des objets, bref, explorer un espace virtuel…
Mais en proposant ces logiciels à leurs rejetons, ils ne font pas que découvrir ce nouveau monde. Ils leur montrent aussi l’intérêt qu’ils y portent. Beaucoup d’enfants qui s’engagent dans les jeux vidéo ont en effet l’impression qu’il s’agit d’une activité incompréhensible aux adultes et dont il vaut mieux ne pas essayer de leur parler. Si les parents encouragent les logiciels ludo éducatifs chez leur jeune enfant, celui-ci découvre l’intérêt qu’ils portent à cette activité. Du coup, il les prendra probablement plus facilement comme interlocuteurs de ses activités ultérieures de joueur. Quant aux parents, ils seront plus facilement disponibles pour encourager leur enfant sur la voie de l’expression verbale et de la socialisation de ses éprouvés ludiques.