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La double inconstance du suicide
Pourquoi est-il si difficile de parler de son suicide ou de ses idées suicide ?
Dans le cours d’une psychanalyse, il est rare que le sujet évoque des idées de suicide. Il peut parfois évoquer des fantasmes de suicide bien sûr. Mais, il y a quelque chose de contradictoire entre une demande adressée à un analyste et la volonté de se supprimer. L’idée que le psychanalyste en saurait quelque chose ? La demande d’attention de la part du psychanalyste ? La recherche de sa sollicitude ? Le fait d’avoir à payer pour ce que l’on dit ?
Que veut vraiment nous faire entendre Nicolas Sarkozy
Le 22 octobre 1941 à côté de Chateaubriant, Guy Môquet, résistant de 17ans et demi est fusillé. La veille de sa mort, il écrit une lettre à ses proches (voir ci-dessous).
Le 16 mai 2007, Nicolas Sarkozy déclare "Je n’ai jamais pu lire ou écouter la lettre de Guy Môquet sans en être profondément bouleversé (…) Ma première décision de président de la République sera de demander au futur ministre de l’Education nationale que cette lettre soit lue en début d’année à tous les lycéens de France". Cette décision donne lieu à de nombreux débats.
Comme à l’accoutumée, nous publions les interventions de psychanalystes (ici, Elie-Jean Bernard) et, une fois n’est pas coutume, le beau texte d’un enseignant (Pierre Schilli), également paru dans Libération, le même jour
Grégory Lemarchal, héros résilient ?
Grégory Lemarchal, vainqueur de la Star Academy il y a deux ans, est mort des suites de la mucoviscidose il y a quelques semaines. Et la vente de ses disques, qui avaient disparu des rayons spécialisés, a soudain explosé… Grégory Lemarchal est en train de devenir un nouveau héros. Mais que mettre sous ce mot ? Est-ce le héros mythologique des légendes grecques ou le héros tragique et déchiré de la modernité ? En fait, ni l’un ni l’autre. Car un nouveau modèle de héros est arrivé : le héros « résilient ».
Le héros grec participait de la beauté et de l’harmonie du monde. Il pouvait être blessé, mais son intégrité physique, tout comme son idéal, n’étaient jamais altérés. Les héros tragiques qui lui ont succédé étaient bien différents : ils doutaient, pouvaient boiter – comme John Wayne dans les derniers westerns de Ford -, voire être borgne ou manchot, comme ceux que, enfant, je voyais défiler, médaillés et fiers, le jour du 14 juillet. Mais le culte de la perfection corporelle qui règne dans les médias a imposé de faire disparaître ces héros-là aussi. Ou plutôt, il a placé leur handicap au début de leur parcours et non à sa fin. Le héros a connu la déréliction, voire la mort, mais il les a surmontées. Et c’est encore mieux s’il a « rebondi » à partir d’eux, comme Grégory Lemarchal faisant de sa voix assourdie par la maladie l’instrument de son succès et de sa gloire.
C’est ainsi qu’une récente campagne de publicité a pu désigner comme héros des malades cancéreux guéris, mais ne présentant – c’est essentiel ! – aucune séquelle apparente. Le héros contemporain se doit toujours d’être « beau » en fin de parcours, mais plus son handicap aura été grand au début, et plus son mérite le sera aussi.
Le succès posthume de Grégory Lemarchal n’est pas seulement le sien. C’est aussi celui de cette nouvelle idéologie : il a souffert de la mucoviscidose, il a « rebondi », puis il a été terrassé, tel un héros grec, au faîte de sa jeunesse, fixé dans la beauté pour l’éternité. Mais comme toute idéologie, celle-ci a sa face cachée. A lier ainsi la capacité de s’en sortir à la « beauté » – dont le beau visage de Grégory est la dernière métaphore médiatique – que dirons-nous de ceux que les épreuves ont laissé gravement endommagés, physiquement ou psychiquement ?
Vie au travail: Les maillons les plus faibles ne tiennent pas le coup – Entretien avec Benjamin Sahler
Benjamin Sahler s’entretient avec Luc Peillon pour Libération ( 5 juin 2007)
Les suicides liés au travail augmentent-ils ?
L’imbrication entre la vie personnelle et professionnelle est telle qu’il faut rester très prudent. Mais le travail reste le lieu d’une construction identitaire importante. Ce qui n’est plus contesté par personne, c’est qu’on assiste, depuis quelques années, à une montée des difficultés au travail, qu’on retrouve dans l’augmentation des arrêts de travail. On peut également faire l’hypothèse, dans la répétition de suicides sur un même établissement et sur une courte période de temps, d’un phénomène de «contagion», avec l’idée que l’on veut faire passer un message collectif. Il peut donc y avoir, dans ce cas, et au moins symboliquement, une signification en lien avec le travail.
A quelle école appartient mon psychanalyste?
Bien que cette question ne me soit pas souvent posée, j’ai pensé intéressant de la traiter de par les enjeux qu’elle soulève. Elle peut être évoquée dès le premier contact téléphonique ou lors du premier entretien. Parfois elle survient chemin faisant alors que l’analyse progresse.
Mais il est vrai que le plus souvent elle ne préoccupe pas le patient : j’y reviendrai.
L’humour de transfert
Parler d’humour dans le déroulement des cures psychanalytiques semble à la mode. La théorie freudienne, qui rapporte l’humour au surmoi, est là pour conforter ce point de vue. Le surmoi, dites vous ? Mais n’est ce pas justement l’instance interdictrice et inspiratrice de culpabilité, notre père fouettard intériorisé ? Oui, c’est vrai, mais seulement en partie. Le surmoi n’a pas que cet aspect interdicteur hérité des premières relations de l’enfant avec ses parents, il en a aussi l’aspect apaisant et consolant. Lorsqu’on ne peut rien changer à la réalité d’une expérience pénible, l’humour permet de changer le regard qu’on porte sur elle. Ses instruments privilégiés sont, on le sait, le double sens et le sous entendu.
Le problème est qu’un patient, au cours de son analyse, est plongé dans un état que Freud a appelé « transfert ». Au risque de caricaturer, disons qu’il a tendance à écouter son analyste un peu comme un enfant écouterait un parent. Or un enfant a beaucoup de difficulté, comme tous les parents le savent bien, à manipuler le double sens. Et le patient en analyse va souvent perdre cette capacité qu’il peut pourtant utiliser pleinement dans les autres moments de sa vie. Une patiente, qui avait coutume d’amener à son analyste des articles de journaux sur un certain sujet qu’elle pensait l’intéresser, un jour n’en amena pas. Son analyste lui dit en souriant. « Tiens aujourd’hui, il n’y a pas d’article ». La patiente pensa qu’il en voulait encore et continua donc. A la fin de la cure, son psychanalyste lui appris qu’il avait mal supporté cette situation, et qu’il avait cru, de cette façon, le lui faire comprendre… L’humour, qui consiste souvent à dire une chose pour faire comprendre le contraire, est d’un usage difficile en cure. Les analystes qui ont envie de l’employer feraient bien de s’essayer d’abord entre collègues. Ils y découvriraient les ambiguïtés d’un discours qui se veut subtil parce qu’allusif, et qui n’est souvent qu’une source de quiproquos sans fin.
Si petits et déjà si dangereux
Ce texte est paru dans Libération le 30 mai 2007
Après l’Inserm et Sarkozy, c’est au tour de la Fondation MGEN d’inquiéter avec son questionnaire sur «la santé physique et mentale» des élèves.
L’inconscient est il compatible avec la liberté humaine?
Un psychanalyste français, nommé Félix Guattari, a un jour expliqué qu’il n’existait que des formules d’inconscient. L’inconscient est, par définition, inaccessible à la conscience : nous ne pouvons que le déduire de la façon dont on suppose qu’il se manifeste dans notre conscient (les fameuses formations de l’inconscient).
Sarkozy iconique
Comment ne pas parler de Nicolas Sarkozy ? Le président français s’affiche partout, en culottes courtes, baskets et tee-shirt. Mais il ne fait pas qu’occuper les écrans et les médias, il les remplit aussi d’un style qu’il a lui-même énoncé : être partout à la fois – c’est le conseil qu’il a donné à ses ministres -, faire toutes les réformes en même temps et démontrer que les vieilles oppositions du type gauche/droite n’ont plus cours. Le « ou bien, ou bien » de la République du livre ouvert à une seule page, cher à la République de François Mitterrand, est définitivement rangé au magasin des ringardises. Bienvenue dans la démocratie des écrans multiples eux-mêmes éclatés en plusieurs images, autrement dit du « à la fois, à la fois ».
Pourtant, tout ce que le nouveau Président met en avant était, il n’y a pas si longtemps, reproché aux adolescents : être partout à la fois était dénoncé comme le fantasme de « l’ubiquity génération », faire plusieurs choses en même temps était considéré comme la meilleure façon de n’en faire aucune correctement, et prétendre concilier les inconciliables équivalait à un refus de choisir. Quant à vouloir occuper les écrans, c’était le signe d’une quête narcissique infantile. Que ces mêmes principes puissent être aujourd’hui valorisés par un président qui choisit de se faire immortaliser dans la pause officielle par un photographe people montre que nous avons décidément changé de culture. Il n’est pas sûr que la victoire de son adversaire y aurait changé quelque chose. Interviewée en 2006 par un journaliste qui lui demandait si elle avait regardé le Mondial, Ségolène Royal avait répondu : « Je l’ai regardé avec un œil pendant que je lisais mon journal avec mon autre œil, tout en écoutant mon MP3 ». Qu’il puisse s’agir de démagogie ne change rien aux conséquences. Les jeunes ne manqueront pas de voir dans ces déclarations des signaux encourageants. Et les parents qui continueront à reprocher à leurs ados de vouloir être partout et tout faire à la fois risquent bien de perdre en même temps leur crédibilité et leur autorité !
«C’est donner beaucoup trop d’importance à un blog que de dire qu’il pourrait être à l’origine d’un suicide» [ M Stora]
Deux adolescentes se sont défenestrées à Ajaccio. "Les parents d’élève mettent en cause le rôle d’Internet et des blogs" annonce Claire Chazal au début du journal de 20 h de TF1. Michael Stora s’entretient avec Alice Antheaume pour 20Minutes.fr ( 26-05-2007)
Les adolescents ont-ils changé depuis la création d’espaces virtuels, comme les blogs et les messageries instantanées?
Faisons attention. Les adolescents n’ont pas du tout changé depuis la création de ces espaces virtuels. Toutes ces nouvelles technologies ne font que révéler des problématiques qui ont toujours existé. Si le malaise des ados s’accroît, cela n’a rien à voir avec les nouvelles technologies, mais c’est plutôt dû, entre autres pistes, à une nouvelle forme de parentalité.