Pourquoi les psychanalystes n’arrêtent pas de citer Freud ou Lacan ?
Lorsqu’un scientifique relate une expérimentation, il ne cite plus les fondateurs de sa discipline. Lorsqu’un psychanalyste veut rendre compte de l’expérience analytique, il ne manque jamais de se référer à la découverte de Freud et, s’il est “ lacanien ”, à la façon dont Lacan la fonde. D’où la critique du scientifique à l’endroit du psychanalyste : la psychanalyse sera une science le jour où elle oubliera les noms propres de Freud et Lacan.
Quelle est la différence entre une psychanalyse et une psychothérapie ?
De nos jours, et plus particulièrement depuis la parution du Livre noir de la psychanalyse, le public associe volontiers le terme de psychothérapie aux techniques cognitivo-comporementales (TCC), présentées comme une alternative radicale au modèle psychanalytique. A-t-il raison ?
La psychanalyse, un « procédé médical » ?
« La psychanalyse est un procédé médical qui vise à la guérison de certaines
formes de nervosité (névroses) au moyen d’une technique psychologique »
Freud 1913 : Das Interesse an der Psychoanalyse, Scientia, 14 : 240-250 et
369-384. Trad Fr OCF PUF Tome XII, p 95-125 (p 99).
Pourquoi l’analyste n’a ni relations amicales ni amoureuses avec ses patients?
Pouvoir poser cette question, ce n’est pas rien. C’est le signe que quelque chose que l’on a perçu est en voie d’élaboration, en route vers la pensée.
Poser cette question suppose que l’on a déjà un embryon de réponse.
Ouvrons donc la question en jouant à imaginer des situations relationnelles entre psychanalyste et analysant .
La psychanalyse peut-elle m’aider à me libérer ?
Souvent, face à des étudiants auxquels je présente la compréhension psychanalytique de la psyché, je rencontre toutes sortes de regards : ceux dans lesquels brille une étincelle qui m’informe que ma parole a rencontré un écho intérieur, ceux qui expriment du scepticisme, de l’incrédulité ou carrément de l’hostilité.
Combien de temps durent les bénéfices d’une psychanalyse?
Combien de temps dureront les bénéfices qu’un sujet retire d’une psychanalyse? Une fois l’analyse terminée, est-ce à dire que « tous les problèmes » seront résolus, ou, du moins, pourront l’être grâce à un travail mental relativement sommaire? Si, au contraire, surgissent de nouvelles confrontations importantes du sujet, avec lui-même ou avec son entourage, faut-il conclure à l’inefficacité de l’analyse qu’a faite ce sujet?
Comment choisir son psychanalyste ?
Étant donné l’importance de l’engagement que signifie une analyse, il faut accorder au choix du praticien le plus grand soin.
Le psychanalyste peut-il prévoir l’avenir d’une personne ?
Une anecdote personnelle : lorsque j’étudiais encore la psychologie à la Faculté, j’avais téléphoné par curiosité à une voyante pour savoir comment elle exerçait son métier.
Que penser de l’expression « faire son deuil »?
Nous sommes mortels et, à moins de mourir très jeune, nous sommes tous amenés à perdre des parents et des proches. Le deuil est une variété de traumatisme à laquelle nous ne pouvons échapper.
Qu’est-ce qu’un traumatisme ?
On peut imaginer que l’être humain a connu l’expérience du traumatisme dès le début de son apparition sur terre, que ce soit en réaction aux accidents, à l’expérience de la mort, aux phénomènes naturels effrayants, aux violences entre les hommes.
Foucault – Folie et vérité de la psychanalyse
Paru dans Libération, le 19 juin 2004
La vie est une maladie en pleine expansion
La gauche, le patient et les psychothérapies
Les petits bréviaires de la haine
La souffrance sans voix
J’ose tenter de prendre la balle au bond, j’ose tenter de faire entendre ma petite voix et celles de ceux qui m’ont fait l’honneur de les représenter.
Plaidoyer pour la psychanalyse
Paru dans Le Soir, le 8 octobre 2005
Souvent, pour exister, certains psychologues, psychiatres avertis ou médecins tout court, prennent leur plume et partent à l’assaut de la psychanalyse freudienne, dame aussi vieille qu’indigne.
« Livre noir de la psychanalyse », la main dans le sac
Psychanalyse : défense et illustration
Les rendez-vous ratés de la psychanalyse
Le marché du mental par Jacques-Alain Miller
Paru dans Libération, le 28 septembre 2005
Autodialogue imaginaire sur la vraie question des thérapies comportementales:
Lui : Vous voilà bien silencieux tout d’un coup, quand la ville bruisse d’un certain Livre noir…
Moi : C’est pour ne pas dire ce qui ne serait pas compris, à savoir que ce livre m’enchante.
Lui : Monsieur le paradoxal, nous connaissons vos tours.
Sur la pulsion de mort | Robert Samacher
Freudien, Lacanien, Jungien, Kleinien… comment s’y retrouver ?
L’histoire de la psychanalyse n’est pas un long fleuve tranquille : le plus souvent à l’occasion d’innovations conceptuelles ou techniques, les groupes analytiques se déchirent jusqu’à la scission, et, même quand le feu des batailles s’assoupit, demeure une sorte d’incommunicabilité (certes relative) entre les différents courants.
L’ordinaire de la cruauté | Jean Cooren
Serrer la main à son patient?
Y a t-il un quelque chose de pervers, dans le fait que le psychanalyste ne serre pas la main à son patient?
Pour cette question, comme pour bien d’autres, la première invitation est celle d’en parler – justement -à son psychanalyste. Vous êtes étonnée, interloquée, fâchée… Pourquoi avant tout ne pas lui poser la question et lui dire ce qui vous vient à l’esprit à ce propos ?
Mais rassurez-vous, je ne veux pas, à mon tour, ici, vous refuser une main et vous renvoyer la question.
Rêver avec Freud | Lydia Marinelli et Andreas Mayer
Résumé des Œuvres complètes de Freud, Tome IV | Collectif
Résumé des Œuvres complètes de Freud, Tome IV, 1920-1939. Editions Hermann, 2009.
Pour celles et ceux, spécialistes ou simples lecteurs passionnés de psychanalyse, qui ont déjà acquis les trois volumes précédents, on ne manquera pas l’ultime travail de l’équipe dirigée par Laurence Joseph et Céline Masson. Celui-ci résume les écrits du fondateur de la psychanalyse pour sa dernière période, la plus importante probablement en terme de contributions et de remaniements des théories analytiques -l’épaisseur de l’ouvrage en témoigne- et ce, malgré de nombreuses années de « souffrances physiques ».
Sigmund Freud-Max Eitingon | Correspondance,
Ferenczi après Lacan | Jean-Jacques Gorog,
Le virtuel dissuade-t-il l’empathie ?
Or dans les espaces virtuels, il n’y a pas de corps, et chacun peut interrompre instantanément sa communication avec son interlocuteur sans assister à son désapointement. La capacité d’empathie, qui est la faculté de se mettre à la place de l’autre et d’éprouver ses émotions, s’en trouve inévitablement affectée. Mais ce ne serait un problème que si la communication via Internet remplaçait totalement la communication réelle. Or une étude vient de montrer que les adolescents vont rencontrer de préférence sur Internet les camarades de leur âge qu’ils connaissent déjà. Lorsque les moments de rencontre réelle et de rencontres virtuelles se succèdent, le risque évoqué par Patricia Greenfield n’existe guère. En revanche, il pourrait bien être réel pour des personnes âgées que l’appauvrissement de la poussée hormonale incite à rester dans le virtuel…
• “Unlike the game to rescue the princess, where the goal is to feel rewarded, the aim of reading a book is, after all, to find out more about the princess herself”.
Nouveaux réseaux : le danger
Dans les nouveaux espaces de communication ouverts sur Internet, rien n’est jamais effacé, et tout diffuse très vite, souvent à l’insu des usagers eux-mêmes ! Non seulement il n’y a aucune possibilité aux utilisateurs de retirer des informations qui les concernent, et qu’ils ne veulent plus voir en ligne, mais celles-ci peuvent essaimer très vite.
Certains découvrent ainsi que ce qu’ils inscrivent sur leur « fiche perso » est utilisé par des moteurs de recherche pour leur fournir des publicités ciblées ! Par ailleurs, les informations données à un ami unique peuvent parvenir de proche en proche à des personnes mal intentionnées à l’égard de l’internaute, et qui peuvent en faire un usage hostile. La photographie d’un jeune homme qui a un peu trop bu, mise sur Internet par un camarade de boisson, peut se retrouver trois ans plus tard chez l’employeur de ce garçon…
Bref, on s’aperçoit avec ces nouveaux réseaux que le danger d’Internet n’est pas seulement le contrôle de chacun par un pouvoir centralisé, mais aussi le contrôle de chaque citoyen par des sociétés privées, à but de protection ou de commerce… voire de chacun par tous les autres : surveillance des enfants par leurs parents, des employés par leur patron, des maris ou femmes suspects d’infidélité par leur conjoint, etc.
La richesse d’Internet réside incontestablement dans la liberté proposée à chacun de communiquer ce qu’il veut quand il le veut. Mais chacun a aussi le droit de disparaître ou, plus simplement, de changer d’avis. Il est essentiel que chaque usager des nouveaux réseaux prenne conscience de ces problèmes et réfléchisse bien à ce qu’il désire livrer, ou non, d’informations personnelles. C’est pourquoi chaque ordinateur devrait porter cette inscription : « Attention : tout ce que vous écrivez ici tombe dans le domaine public » !
Enfin, la possibilité pour chacun de contrôler les informations qu’il dépose sur Internet n’est pas seulement un problème de liberté publique, c‘est aussi la condition de la survie du système. En effet, pour que les gens aient envie de se montrer, il faut qu’ils puissent se cacher quand ils en ont envie. C’est ce droit qu’il faut mettre en place. Pourquoi ne pas prévoir que tout espace investi par un Internaute – comme un blog ou l’avatar utilisé dans un jeu vidéo – soit automatiquement effacé après un certain temps de non usage ? Voire que chacun puisse effacer des données qu’il a lui-même entrées s’il le désire ? De plus en plus d’internautes en ressentent le besoin, et bientôt, ce sera la majorité. Face aux logiciels qui menacent subrepticement les libertés, il est essentiel d’en concevoir qui les protègent !