L’analyse n’est-elle pas réservée à une sorte d’élite intellectuelle ?
Ne faut-il pas être intelligent, avoir une réelle créativité, une certaine culture pour accéder à ce type de thérapie ? D’ailleurs lorsque qu’on lit des récits d’analyse, je note que les personnes interrogées sont toutes issues d’un milieu plutôt « intello » (journaliste, médecin, énarque, inspecteur des impôts…), peu de manœuvres, ouvrières d’usine ou de maçons !
La question présuppose que le genre d’activité qu’on peut s’attendre à pratiquer durant une analyse, serait d’ordre intellectuelle. Il est vrai que la lecture de la plupart des livres publiés par les psychanalystes, ouvrages en général relativement incompréhensibles, laisse penser qu’il en va de même pour les séances de psychanalyse, qu’y participer demande à tout le moins une capacité de compréhension hors du commun. Ce point de vue est tout à fait erroné, de même qu’il est faux d’affirmer que la patientèle des cabinets d’analyste se limite à une certaine catégorie sociale de la population (Je fais partie des ces analystes qui travaillent « en milieu rural », et j’accueille aussi bien des éleveurs que des enseignants, et, du point de vue psychanalytique en tous cas, ils ne sont pas mieux lotis les uns que les autres, ou pas moins capables de se confronter au processus analytique).
Freudien, Lacanien, Jungien, Kleinien… comment s’y retrouver ?
L’histoire de la psychanalyse n’est pas un long fleuve tranquille : le plus souvent à l’occasion d’innovations conceptuelles ou techniques, les groupes analytiques se déchirent jusqu’à la scission, et, même quand le feu des batailles s’assoupit, demeure une sorte d’incommunicabilité (certes relative) entre les différents courants.
Serrer la main à son patient?
Y a t-il un quelque chose de pervers, dans le fait que le psychanalyste ne serre pas la main à son patient?
Pour cette question, comme pour bien d’autres, la première invitation est celle d’en parler – justement -à son psychanalyste. Vous êtes étonnée, interloquée, fâchée… Pourquoi avant tout ne pas lui poser la question et lui dire ce qui vous vient à l’esprit à ce propos ?
Mais rassurez-vous, je ne veux pas, à mon tour, ici, vous refuser une main et vous renvoyer la question.
Les rêves sont – ils a écrire entre les séances ?
Le rêve est une formation de l’inconscient comme le lapsus, l’acte manqué ou le symptôme. A ce titre de formation de l’inconscient il va être déchiffrable dans le travail analytique. La cure analytique permet de diminuer la souffrance, lever le symptôme et dépasser l’angoisse. Elle s’effectue avec l’aide de l’analyste dont le désir vise à déchiffrer la modalité de jouissance de l’inconscient de son analysant.
Qu’est-ce que la conscience pour la psychanalyse ?
La conscience, c’est en premier lieu la conscience de soi. Celle qu’a le sujet de lui-même. C’est un paramètre identitaire, comme toujours fictionnel, car construit essentiellement par le langage.
La psychanalyse permet-elle de réaliser ses désirs ?
Quelle est la place de la sexualité dans la psychanalyse ?
Pourquoi le psychanalyste ne donne pas de conseils?
Quand quelque chose ne va pas, les conseils manquent rarement autour de soi, allant des sempiternels « il n’y a qu’à… » aux conseils les plus avisés… Comme « éclaireur » du fonctionnement psychique, le psychanalyste peut-il conseiller son patient ?
C’est quoi, être dépressif ?
Impalpable, jusqu’à ce qu’elle se déclenche, la dépression cache derrière son "manque de pression" des vécus difficiles, des déceptions non tolérées…
Mon psychanalyste veut-il mon bien ?
J’ai rencontré la question sous des formulations diverses au cours de séances de psychanalyses. Avec pertinence. Les analysants ont bien des motifs de se poser cette question. Au mot bien est attaché des connotations différentes : le bien-être, l’argent, l’amour, … L’analyste me veut-il quelque chose, que me veut-il, veut-il mon argent, veut-il mon amour, me veut-il sexuellement, veut-il mon bien-être et pourquoi alors ? Entre autres. Ces questions concernent le désir et la jouissance de l’autre.
Crise de la société et mariage homosexuel ?
Crise de la société et mariage homosexuel ?
Lettre ouverte concernant l’autisme
Depuis plusieurs années, quelques rares parents d’enfants autistes règnent dans le monde des associations de parents d’enfants autistes par la terreur, les dénonciations, les calomnies ad hominem et la manipulation médiatique. Jusqu’à présent, nous étions un certain nombre de professionnels de la pédopsychiatrie à y voir le signe d’une souffrance telle qu’en vivent tous les parents dont un enfant est touché par une maladie, un handicap ou une difficulté majeure qui met en jeu son présent et son avenir. Entre-temps, les pratiques et les prises en charge éducatives, pédagogiques et thérapeutiques ont progressé quelquefois de manière notable, notamment en ce qui concerne les neurosciences, mais aussi les techniques éducatives et les psychothérapies intensives.
Lettre ouverte concernant l’autisme
Petite étude monographique : « Pervert », un tableau de Cyrus Pahlavi
Lorsque la psychanalyse se prend d’un intérêt pour une œuvre d’art, la première question qui vient logiquement à l’esprit concerne la légitimité de cette démarche, et probablement son audace, laquelle consiste à prendre pour cible ou pour objet un élément d’un domaine qui lui est a priori totalement étranger. Point d’impérialisme analytique. Toute production artistique procède, nolens volens, d’une opération où intervient la dimension psychique, souvent inconsciente, de l’auteur. Le père de la psychanalyse entretenait, on le sait, une préférence pour la sculpture qu’il assimilait à l’introspection psychanalytique à travers le per via di levare, le fait d’ôter le trop plein de la matière brute pour faire apparaître le corps du sujet et le laisser advenir dans son authenticité. La peinture correspondait davantage, selon lui, au per via di porre qui ajoute au lieu de retrancher et décrit un mode d’intervention suggestive dans la relation thérapeutique.
De femmes en femmes
Une femme qui dort seule dort avec le diable…(proverbe abyssin cité par E.Jones)
Une femme, des femmes, la Femme…Marie Chantal la peint inexorablement, inlassablement. Comme un éternel retour, une expression compulsive, une force impossible à maîtriser. On ne sait plus très bien qui de l’artiste ou de la femme devient la chose de l’autre, qui, de la toile ou de l’observateur, se plaît à jouir de la possession de l’autre.
Possédée, Marie Chantal l’est certainement. Il suffit pour s’en convaincre de balayer son regard sur la trentaine de portraits de femmes, toutes plus fatales, plus castratrices, plus félines les unes que les autres. Cette sensualité portée à son paroxysme les rend à la fois effrayantes et excitantes. Qui se prive de souffrance ne peut accéder à la jouissance. Un rêve ou un cauchemar selon le désir de l’autre, de celui ou de celle qui se laisse prendre dans leurs rets.
Comprendre la gestation pour autrui
Les lois bioéthiques de nombreux pays ont eu à décider s’il était admissible, au regard des valeurs de leur société, qu’une femme décide d’apporter son aide à une autre femme qui, pour des raisons d’ordre médical, ne pouvait porter d’enfant. Dans le scénario moderne de gestation pour autrui (GPA) dont il est question depuis la fécondation in vitro : une femme, elle même mère de ses propres enfants, décide de porter, pour un couple qu’elle a choisi des embryons qui lui sont étrangers, tant à elle qu’à son compagnon. Une seconde mère assure ainsi dans le cadre de ce protocole de médical la seule gestation du bébé, et ce pour un couple de parents d’intention qui sont le plus souvent également les parents génétiques, l’embryon ayant été conçu avec leurs gamètes. Ce protocole de « maternité partagée » pose deux questions majeures, l’une psychologique et éthique, l’autre juridique.
Il ne faut pas empêcher la vérité de sortir de la bouche des enfants !
Ce texte est rédigé par les Dr Sylvain Gross et Dr Jean-Pierre Lebrun pour le bureau du groupe POPP (psychiatres d’orientation psychodynamique et psychanalytique) dans le cadre de l’Appel des praticiens de l’écoute contre la bio-domestication de l’humain (Meeting à Bruxelles le 14 juin 2008 )
Depuis quelques années, nous assistons au passage subrepticement organisé mais de plus en plus évident, d’une pratique psy-médico-sociale centrée sur le malaise du sujet à une pratique gestionnaire centrée sur le contrôle de ses actes, conduites et comportements.
Le psychanalyste face au « manque » de l’héroïnomane
Lorsqu’un héroïnomane se présente dans un centre de soins spécialisés aux toxicomanes, il verbalise le souhait d’être protégé de la douleur du « manque » qu’il éprouve en cas d’arrêt ou d’insuffisance de sa consommation de substances opiacées. Certes, la mise en place d’une cure de sevrage en milieu hospitalier ou d’un traitement de substitution apporte une réponse efficace à l’aspect physiologique du syndrome de sevrage, mais la répétition à plus ou moins long terme du comportement addictif montre qu’une douleur en cache ici une autre, que celle du corps masque et exhibe, tour à tour ou de façon simultanée, celle de l’esprit et que cette dernière requiert, quant à elle, une réponse psychologique : c’est à cet endroit que la psychanalyse peut s’en mêler !
La France a des haines
Le recours a des tests ADN afin de fournir la preuve de liens familiaux se retrouve aujourd’hui au cœur d’un vif débat de société. Aujourd’hui, selon une étude de l’université de Nijmegen aux Pays-Bas sept pays de l’UE (Autriche, Belgique, Finlande, Lituanie, Pays-Bas, Suède et Royaume-Uni) mentionnent dans leur législation la possibilité de recourir à des tests ADN en cas d’absence de documents. La Commission européenne en rajoute dans ce sens établissant que la France ne violerait aucune règle européenne en procédant à des tests ADN pour contrôler le regroupement familial, pratique déjà utilisée dans d’autres pays de l’UE. Ainsi une lecture toute formelle de la loi ne peut faire obstacle à cette mesure.
“Papa, je vais le dire à maman”, ou la destitution des pères
Cet article est initialement paru dans La Libre le 10 octobre 2007
Affiches massives le long des autoroutes, spot publicitaire à la Une, oui, le ton est donné, on officialise l’autorité enfantine : "Papa, mets ta ceinture ou je vais le dire à maman." Fini pour l’enfance ce temps joyeux et insouciant où l’on préconisait aux parents d’être les guides de la génération montante. Force est de constater que le rôle des générations s’y retrouve raboté, voire même inversé.
Dorénavant institutionnalisé responsable young passenger, l’enfant, qui, depuis les années septante, avait acquis pas à pas le grade d’Enfant Roi, se voit adouber du devoir d’être un Enfant Chef. C’est à lui qu’incombe dorénavant une part de responsabilité de la sécurité routière. Et pas question d’y échapper, c’est écrit en toutes lettres.
Séance du 12 février 2025 : Nathalie Heinich
La séance portera sur le concept de dé-civilisation de Norbert Elias
Séance du 8 janvier 2025: Jean-Pierre Lebrun et Vincent Magos
Textes de Jean-Pierre Lebrun et de Vincent Magos 24-12-05_VMagos_Introduction au séminaire.pdf (43,3 Ko) 24-12-05_JP_Lebrun_ Introduction au séminaire.pdf (50,5 Ko) Les participants au séminaire ont reçu un lien leur permettant d'entrer dans le forum d'accéder aux...
2025-2026: Clivages, radicalisations et démocratie – Annonce
A partir de janvier 2025 : Séminaire interdisciplinaire par zoom Trois constats Nous assistons à de multiples clivages ou radicalisations, sources de violences croissantes (islamistes, extrême droite, extrême gauche, racisme, antisémitisme, repli identitaire…) Il...
1er décembre 2023: Françoise Davoine – Espoirs et catastrophes
Le séminaire Psychanalyse dans la cité a le plaisir de vous inviter à rencontrer Françoise Davoine le 1er décembre de 14h à 18h à La Maison des Anciens de l’ULB av. Roger Lallemand, 22 - 1050 Bruxelles « Je suis mort à Cambrai le 8 août 1918 », écrit Bion la fin de sa...
18 novembre 2023: Florent Gabarron-Garcia – Psychanalyse et engagement social – Où en sommes-nous ?
L’École Belge de Psychanalyse & le Questionnement Psychanalytique vous invitent à rencontrer Florent Gabarron-Garcia le 18 novembre 2023 à 14H Florent Gabarron Garcia est l'auteur de l' «Histoire populaire de la psychanalyse» (ed La Fabrique). Cet ouvrage met...
10 octobre 2023: Christophe Demaegdt – Souffrance au travail
Dépression, alcoolisme, accident... Qu'est-ce qui fait souffrir autant de personnes au travail ? La faille d’un psychisme singulier ou la rencontre avec un management néolibéral, voire une ubérisation modifiant notre rapport au travail, notre capacité à penser...
Œdipe, Agnan et Jupiter : une tragédie moderne
Qui sont les gilets jaunes et que veulent-ils ? Depuis le début du mouvement, les commentateurs et analystes de ce dernier nous éclairent principalement sur la diversité des orientations politiques des manifestants, sur leurs conditions de vie socioprofessionnelles et...
Et si refuser la transparence était le luxe ultime ? [Anne Dufourmantelle]
[Madame Figaro | 22/05/2015] Comment préserver l’intime à l’heure du tout en réseau et du super moi ? Avec Défense du secret, son nouveau livre, la psychanalyste et philosophe Anne Dufourmantelle nous invite à nous taire et à refuser la transparence. Un luxe ultime....
Un collectif de l’être psychique s’invite sur le divan
[ Entretien de Viviane Chocas pour Le Figaro Madame | 03/02/ 2015 ] En écho à la brutalité des événements survenus à Paris, qu’avez-vous pu entendre sur le divan, depuis trois semaines ? Le mercredi 7 janvier, c’est une patiente qui m’annonce en fin de matinée qu’il...
A propos des décapitations
[ Propos recueillis par Sara Daniel pour L'Obs | 02/02/2015 ] Quelle réflexion vous inspire la barbarie de la méthode employée par les terroristes de « l’Organisation de l’Etat islamique » pour exécuter leurs ennemis : la décapitation ? Les barbares de Daech ne...